
Et déjà le temps file comme des bas troués, te voilà parti pour d’autres contrées et les journées émancipées de ta présence ont perdues de la joie toute fragrance. Au souffle du tramontane nous étions grand.e.s, cubis après cubis nous étions heureux.ses. Le vin n’a plus la même saveur quand je ne le bois pas à tes lèvres, les nuits sont désoeuvrées de rêves quand elles ne sont pas dans tes bras. Oh, je connaissais ton départ imminent, il était écrit entre deux tirades, didascalie dont l’on ne pouvait se passer pour la mise en scène de notre tragédie; pourtant, maintenant que le rideau est tiré, pas un seul applaudissement ne résonne dans la salle, l’on entend simplement des sanglots étouffés sous les masques de la foule.
Et la foule se disperse des souvenirs plein la tête. Sur les planches nous brillions comme les étoiles qu’à ma peau tu encras. Et la foule se disperse et s’en va hiberner, parenthèse automnale, notre amour en cavale. Nous jouerons à nouveau pour un public aluni, mister star maker, nous construirons encore une scène pour nos ébats, nos dinosaures et nos combats, nous trouverons cette île cachée quelque part dans les soirées d’ivresse, quel que soit le lieu, quel que soit l’endroit.
Ne disparait pas trop vite, ne part pas trop loin. Il y a tant à découvrir mon ami, arpentons s’il te-plaît, ensemble les mêmes chemins.