Entends-tu toi aussi, de la nuit les murmures
L’écho alcoolique des mille soubresauts,
L’arpège tragique, fat, qui nous prend d’assaut,
Nous laissant indécis, les rêves pour armure ?
Et vois-tu toi aussi, ces sourires de murrhe
Irisés antiques, au-dessus du berceau
D’un songe aphasique, ceux dont chaque faisceau
Fait soudaine éclaircie à travers les ramures ?
L’as-tu goûté enfin ce corps balbutiant
De névroses en fleurs, toujours impatient
De te prendre la main pour dessiner la vie ?
L’as-tu touché enfin cette belle exuvie
Dont s’est débarrassé la dernière des étoiles ?
À nos fronts éthérés, éternelle elle luit.
